Google et Facebook tentent de lutter contre les fausses informations
16
Nov
Facebook est pointé du doigt depuis l’élection présidentielle américaine pour avoir toléré la diffusion d’articles mensongers. Cette semaine, ce sont des algorithmes de Google qui ont mis en avant de fausses informations. Les deux géants se sont vus contraints de réagir.
Accusé pendant la campagne présidentielle américaine et depuis la victoire de Donald Trump, Facebook n’est pourtant pas le seul coupable de désinformation en ligne. Lundi, en tapant « final election count » (« décompte final de l’élection ») sur Google.com, le moteur de recherche proposait trois articles d’actualité aux Américains, en premier lieu celui d’un blog WordPress obscur « 70 News », clamant que Donald Trump avait remporté les votes populaires, un faux décompte à l’appui.
L’information a beau être fausse et qui plus est démentie par ailleurs, voilà donc quel était l’article le plus « pertinent » à afficher aux internautes pour le géant américain.
L’auteur du fameux blog a depuis mis à jour sa publication pour indiquer qu’il s’était basé sur un tweet (non vérifié), qui lui même reprenait les « informations » d’un tabloïd ultra-conservateur américain.
Une erreur de l’algorithme
Comment un tel post – dont le fact-checking aurait été aisé – a-t-il pu se retrouver ainsi mis en avant par Google ? Contactée par « Les Echos », une porte-parole de l’entreprise californienne a expliqué lundi soir que « le but de Search (la partie recherche de Google) est de fournir aux utilisateurs les résultats les plus pertinents et utiles. Pour ce cas, nous n’avons manifestement pas réussi, mais nous travaillons continuellement à l’amélioration de nos algorithmes. » C’est en se basant sur des critères aussi nombreux que secrets, que l’algorithme de Google choisit d’ordinaire le positionnement des articles dans le moteur de recherche et pour l’onglet Google Actualités.
Mais, il n’y a pas que la partie américaine de Google qui favorise de fausses informations. Des recherches sur la version française de Google posaient aussi problème lundi. En tapant « vote Trump », le moteur de recherche a mis en avant sous sa rubrique « Dans l’actualité » un article intitulé « Nouveaux chiffres : Trump repasse devant Clinton au vote populaire » publié par Dreutz.info, connu pour être un site d’extrême droite. La même fausse information… démentie juste au-dessus par Libération.
10 milliards de clics chaque mois
S’il est de plus en plus détrôné par Facebook, Google reste néanmoins une plate-forme incontournable pour l’information en ligne. Plus de 10 milliards de clics renvoient chaque mois dans le monde vers des sites d’éditeurs. L’onglet Google Actualités revendique 175.000 sources d’information dans 40 langues et 45 pays. Mais Google ne précise pas quel est le ratio sites d’information/blogs.
Le rôle de Google n’est pas de faire des arbitrages sur l’information, nous rappelle-t-on. Cependant, l’entreprise précise que le bloc « Dans l’actualité » qui apparaît lorsqu’un internaute fait une recherche classique n’est pas la même chose que l’onglet Google Actualités. Une subtilité qui a de quoi dérouter les internautes (et les induire en erreur). Ainsi, « Egalité et Réconciliation », le site du penseur d’extrême droite Alain Soral, qui se retrouve en tête de la rubrique « Dans l’actualité » de Google.fr dans les résultats de recherche pour « vote Trump », n’est pas référencé sur Google Actualités, souligne la firme.
« Le bloc ‘Dans l’actualité’ mélange à la fois des articles référencés sur Google Actualités (approuvés manuellement par des équipes physiques) et des articles faisant l’objet d’un afflux de liens et de signaux sociaux », explique Virginie Clève, experte en SEO. « Il est donc possible de faire remonter un article mensonger, pour une durée courte mais suffisante, sur des recherches cruciales, en faisant appel à sa communauté », par exemple, souligne-t-elle.
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