Mobile : les frais de roaming disparaissent enfin en Europe
18
Juin
Ce jeudi est une date importante pour les mobinautes européens. A partir d’aujourd’hui, téléphoner ou surfer depuis un pays européen ne constituera plus un risque pour votre portefeuille. Et il sera désormais inutile d’éteindre votre smartphone à votre arrivée afin d’éviter tout risque.
les européens vont assister sans tristesse à l’enterrement des frais de roaming en Europe suite à plusieurs baisses successives de ces frais.. « Les Européens ne seront plus en état de choc quand ils recevront leur facture de téléphone. Ils avaient jusqu’à présent l’habitude d’éteindre leur téléphone quand ils passaient une frontière », lance l’eurodéputée finlandaise Miapetra Kumpula-Natri, après que le dernier volet de cet arrêt de mort ait été validé par le Parlement européen.
Avant cette décision qui aura pris près de 10 ans à être actée, les consommateurs pouvaient payer un maximum de 5 euros par minute pour les appels vocaux, 2 euros par SMS et jusqu’à 5 euros par Mo de données data. De quoi avoir des sueurs froides. Mais la nouvelle régulation, qui promeut une politique d’usage équitable et durable, permettra aux consommateurs de simplement utiliser leur abonnement téléphonique local lors de leurs voyages en Europe. Sans surcoûts.
Evidemment, cette perspective n’a guère réjouit les opérateurs, il faut dire que ces frais constituent une vraie manne (4 milliards d’euros par an), notamment pour les pays touristiques comme la France. D’autant plus que l’ itinérance aura toujours un coût pour l’opérateur, qui devra acheminer la communication sur un réseau autre que le sien (tarifs de gros, le dernier point validé ce jeudi par le Parlement).
Mais Bruxelles rappelle ainsi qu' »il ne devrait y avoir aucune limite en terme de temps ou de volumes imposés aux consommateurs qui utilisent leurs terminaux mobiles à l’étranger au sein de l’UE ». « Les grands opérateurs ont tout fait à l’époque pour m’empêcher de mettre un projet de loi sur la table. Ils ont dépensé des sommes colossales dans des bataillons de lobbyistes. Ils jugeaient inconcevable qu’un responsable politique prépare une loi pour intervenir sur le marché. Mais leurs marges atteignaient presque 100%, c’était franchement de l’arnaque », souligne l’ancienne commissaire Viviane Reding qui a longtemps lutté pour cet objectif.
Reste la question des éventuels abus. Comment faire par exemple pour empêcher un consommateur d’acheter une carte SIM dans un pays connu pour ses prix bas (exemple la France) afin de l’utiliser dans un autre ? Comment éviter qu’un mobinaute français qui consomme 1 Go de data en moyenne dans son pays explose sa consommation en vacances à force de regarder des vidéos sur YouTube ? Quid des travailleurs frontaliers ?
La durée maximale d’utilisation à l’étranger ne devra pas dépasser quatre mois par an, afin d’empêcher tout « dumping commercial entre les pays ». Si une sorte de cadre est établi, c’est aux opérateurs d’être vigilants. « Ce nouveau mécanisme sera fondé sur le principe de résidence ou de liens stables d’un consommateur avec un État membre (présence fréquente et substantielle dans le pays du fournisseur d’itinérance, par exemple) », précise la Commission.
Concrètement, un abus pourra être identifié si l’utilisateur affiche un trafic national très faible par rapport à l’itinérance, une inactivité prolongée de sa carte SIM dans le pays d’émission, une utilisation à 100% en itinérance. L’opérateur devra alors lui même contacter le client pour valider ces éventuels abus.
S’ils sont avérés, l’opérateur pourra alors appliquer des frais supplémentaires dans les limites du dernier plafond connu des prix de gros : 4 centimes par minute d’appel, 1 centime par SMS et 0,85 centime d’euro par Mo.
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